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29 septembre 2006 5 29 /09 /septembre /2006 11:58

Année par année, quelques photos de la légende:

Sometimes in the late 50's or early 60's:

(Mark et David jouent ensemble et se chamaillent - déjà!)

(Mark Knopfler, enfant).

1977-1978:

(A l'origine "café racers", les Dire Straits portaient déjà plutôt bien leur nom!)

C'est en 1977 que le groupe des "café racers", fraîchement constitué, se fait les dents dans les pubs de Londres et quelques festivals punks. Conseillés par un ami de se rebaptiser les Dire Straits ("sans un rond"), en référence à leur situation financière de l'époque, ils commencent, avec ce nom à se faire une certaine réputation en jouant des titres composés par Mark Knopfler, guitariste et chanteur du groupe, dans diverses universités de l'angleterre.

En écoutant une émission de radio nommée Honky Tonk, ils décident d'envoyer une maquette à son présentateur Charlie Gillett qui tombe immédiatement sous le charme et diffuse en boucle le titre Sultans of Swing. L'ascenssion est lancée, et plus rien à partir de ce moment m'arrêtera la machine Dire Straits.    

 C'est pourtant en Amérique que le groupe tire tout d'abord son épingle du jeux. Alors qu'ils sont un peu boudé par les radios britanniques qui considèrent que les chansons sont trop longues et ont trop de texte, les Etats-Unis voient en ce nouveau groupe de British un nouveau Led Zep. D'ailleurs le premier album, qui sort en mai 1978, sera la plus grosse vente d'un groupe débutant britannique depuis Led Zep. 

Ayant eu échos de la frénésie déclanchée par le groupe en amérique, les radios du royaume-uni finissent par se dire qu'elles sont peut-être passées à côté d'un phénomène, et mettent la pression pour que le groupe rentre en angleterre le plus vite possible. Mais c'est sans compter l'opiniâtreté de leur manager Ed Bicknell, qui compte bien remercier le public américain avant de rentrer à la maison.

A leur retour sur le vieux continent, la grande bretagne et le reste de l'europe se déchaînent et Dire Straits devient très vite une institution et une reférence musicale. L'écriture de son leader Mark Knopfler y étant bien sûr pour beaucoup, sans parler de ses dons exceptionnels pour la guitare. (Il recevra le prix de meilleur guitariste de l'année en 1979 aux USA)

 

1979:

Après le triomphe du premier album éponyme, le groupe doit transformer l'essai et confirmer. Lourde tâche, quand on sait qu'un second album est généralement attendu au tournant de la critique!

Le deuxième album de Dire Straits, Communiqué, n'échappera pas à la régle et sera assez rapidement jugé trop similaire au précédent . Chose peut être due à la forte parentée existante entre Sultans et le nouveau single Lady writer.

 

 

 

Toutefois, même si les ventes sont à l'arrivée un peu moins conséquentes que celles du premier album, Communiqué reste une assez belle réussite commerciale, et le groupe peut repartir en tournée à travers le monde. A la différence que cette fois-ci ce sont les USA qui les accueillent moins chaleureusement. L'Europe ayant bien rattrappée son retard, elle ne compte plus laisser s'échapper ce groupe dont on dit partout qu'il est le plus américain des groupes de rock, en termes d'écriture bien entendu!  

L'album communiqué en lui-même est un album plus doux et qui transpire le soleil chaud des Bahamas ou il est enregistré. Si les producteurs se sont efforcés de reproduire le son du premier album, il reste que dans la structure, les morceaux sont assez différents de Dire Straits. Les textes présentent une variante fondamentale: ils ne sont plus à la premiière personne du singulier et ne parlent pas tous directement de Mark Knopfler, dont la maman avait dit à la sortie du premier album: "Mon fils, tu as bien vidé ton sac".  

Mark knopfler laisse désormais place à plus de mystère, prend de la distance, et écrit parfois des textes poétiques et métaphoriques  aussi censés dénoncer (once upon a time in the west, angel of mercy, communiqué). Même s'il faut bien l'avouer l'empreinte et la marque de fabrique "Mark Knopfler" sont encore bien présentes. Et comme cet homme aime parler des lieux qui comptent pour lui, on trouve une fois de plus de nombreuses allusions à ses endroits favoris dans portobello belle ou encore single handed sailor. Mark Knopfler, un auteur proche des considérations des gens? sans aucun doute! 

1980:

Après leur deuxième tournée, les Dire Straits accusent le coup et annoncent 6 moins de trêve bien mérités d'ailleurs. Il faut bien se rendre compte que du jour au lendemain, notre petit groupe d'amateurs (composé de Mark Knopfler ex prof d'anglais et journaliste, de son frère David Knopfler et John Illsley, tous deux étudiants en sociologie, et de Pick Withers, jeune musicien rencontré par des connaissances) s'est vu propulsé sur les devant d'une scène infernale à laquelle ils n'avaient pas été préparés! Adulations, interviews par milliers, concerts, voyages, after-shows, remerciements des maisons de disques... une spirale interminable qui aurait rogné les ailes du musicien le plus solide.

Dans ce contexte, les tensions et les raisons de se fâcher sont nombreuses. Dailleurs aux dires du manager Ed Bicknell, le groupe aurait pu explosé plusieurs fois à cette époque.

Un des problèmes majeurs est survenu entre Mark et David, le petit frère ne supportant plus qu'on voit en Mark un véritable Ayatolla. La rupture est bientôt consommée, lorsque David enregistre en cachette et contre l'avis de son frère, des parties de guitare pour le titre romeo and juliet, titre du nouvel album alors en préparation à New York. 

(Qui a dit que Mark Knopfler était pentouflard? A l'époque en tout cas surement pas! Le groupe était doué d'un dynamisme époustouflant).

David, rentré précipitamment en angleterre, il faut pourtant terminer l'album en cours, Making Movies, qui contient entre autres le fantastique tunnel of love, ou encore expresso love, solid rock et skateaway. Mark Knopfler se chargera donc de faire toutes les parties de guitare de l'album! Une fois ce dernier mis en boîte il reste à trouver un remplaçant à David pour la tournée qui se prépare.. C'est chose faite en la personne de Hal Lindes, guitariste beau gosse, originaire de Monterey en Californie et qui avait eu vent des auditions pour Dire Straits. Le courant passe plutôt bien et le groupe se voit rapidement de nouveau au complet, rajoutant même un clavier à ses effectifs: l'excellentissime Alan Clark. Il est alors temps de repatir en tournée!

1981:

Le On Location Tour, fait suite à la sortie de "Making Movies". C'est au cours de cette tournée que des titres comme Telegraph road ou encore private investigations commencent à faire leur apparition.  

(Prêts à entrer en scène. Un cliché rare et spontané de l'avant concert).

 (Sur scène, rien à faire Mark Knopfler est comme un poisson dans l'eau).

Tournée triomphale, le On Location Tour voit les Dire Straits jouer devant des foules considérables: 90 000 personnes à Milan et 85 000 à Turin, ou encore 25 000 personnes dans un stade en Nouvelle Zélande. Et partout la follie Dire Straits fait des ravages, au point que les membres du groupe doivent parfois se déguiser et porter de fausses moustaches pour pouvoir accéder aux stades dans lesquels ils jouent le soir.

1982:

(Mark Knopfler au piano pendant les scéances photos faisant suite à l'enregistrement du 4ème album Love Over Gold).

En 1982, la nouvelle équipe à donc trouvé un nouveau souffle, un nouveau dynamisme sur scène. Néanmoins l'enregistrement de Love Over Gold, un album très (trop?) travaillé (seulement 5 morceaux en tout, et pas un en dessous de 6 minutes), avec des titres élevés au rang de symphonies, comme telegraph road, qui a lui seul dure 14 minutes 15 secondes, ou bien  private investigations, premier single de Dire Straits à être numéro 1 des charts anglais, va mettre les nerfs du groupe à rude épreuve. Bien que sombre dans l'ensemble, album est accueilli avec beaucoup d'enthousiasme, sauf par les radios qui ne trouvent dans ce nouvel opus aucun titre calibré pour les ondes. 

En contre-reaction à la lourde production de cet album Mark Knopfler et Dire Straits décident d'enregistrer un EP intitulé Twisting by the Pool, qu'ils mettent en boîte en 2 jours. C'est un maxi single rock'n'roll qui contient aussi two young lovers, un pastiche de Chuck Berry largement utilisé lors des tournées du groupe, et If I had you, ballade rock au tempo assez enlevé.

Tout cela remet du baume au coeur du best rock'n'roll orchestra de l'époque et à la fin 1982, les voici repartis en tournée pour 8 mois.  

(Dire Straits à l'époque de la sortie de l'album "Love Over Gold", une étape supplémentaire dans leur  conquête du globe).

1983: 

Tout le monde veut les voir, et à la fin de la tournée, c'est à la demande de la famille royale que Dire Straits rentre à Londres pour un concert de charité dans le cadre du Prince's Trust. Assistent donc le Prince de Galles et la Princesse Diana, une fan des Straits de longue date!

Ils en profitent aussi pour jouer deux soirs à l'Hammersmith Odeon de Londres où ils enregistrent leur premier album live, alchemy qui deviendra très vite un classique en live. Cet album ne manque pas de retranscrire sur bande audio mais aussi vidéo, l'énergie du groupe qui signe lors de cette tournée des versions ahurissantes telles que celles de once upon a time in the west, sultans of swing, tunnel of love, telegraph road, going home-theme from local hero, romeo and juliet...   

   

 Voici quelques clichés de cette tournée extraordinaire:

Munich 1983:

(John Illsley et Mark Knopfler jouant sultans of swing).

(c'est à l'époque de la tournée Love Over Gold que Mark Knopfler décide de porter un bandeau sur le front. Cela deviendra l'emblème du groupe, un signe distinctif, indissociable de la personnalité du guitariste).  

(Mark Knopfler et sa schecter, guitare qu'il utilisera pour bien des titres sur scène, entre autres expresso love, sultans, once upon a time in the west...)

(La célèbre National Steel guitare, pendant le fameux romeo and juliet).

(Mark Knopfler interprétant le single de l'époque private investigations).

 (Ci-dessous, Dire Straits lors du dernier concert de la tournée, à l'Hammersmith Odeon de Londres, pendant l'enregistrement d'Alchemy - live).

 

1984:

A cette époque on se dit que Dire Straits a atteind son paroxysme et qu'à ce niveau de popularité et de perfection il n'existe pas d'étape supplémentaire. Tout au plus, reste t-il à maintenir la cadence...

Ca, c'est sans compter le génie hors du commun de Mark Knopfler! En 1984, alors qu'Alchemy est dans tous les bacs et se vend comme des petits pains (ce qui n'est pas chose évidente pour un album live), Mark Knopfler débarque avec neuf titres prêts à être enregistrés, et toute l'équipe décolle pour l'isle de Monserrat où Brothers in Arms va voir le jour. En décembre 1984, l'enregistrement est terminé.

Suite à de nouvelles tensions, cette fois-ci avec Hal Lindes, un peu trop emmoustillé et excité par le succès, on décide de le remplacer par un copain vendeur de guitare de New York, Jack Sonni. On fait également appel à Guy Fletcher comme second clavier (Fletcher qui avait déjà commencé à travailler avec Mark Knopfler sur la B.O de Cal en 1984) et à Chris White au saxophone.

Brothers in Arms est sur le point de devenir, et ceci bien malgré le groupe, un véritable phénomène de société. Il contient de véritables tubes comme money for nothing, walk of life, so far away, brothers in arms ou encore you latest trick

   1985:

1985 est donc pour Dire Straits l'année de tous les records. 1er CD single de l'histoire du CD, 1er album CD à passer le million d'exemplaires, tournée gigantesque, ventes d'albums records (pas loin de 30 millions à ce jour)...

Au royaume-uni, Brothers approche de très près les ventes de Sergent Pepper des Beatles, et devance Pink Floyd et son Dark Side of the Moon.

 Formation 1985:

 

 Juste après la sortie de Brothers in Arms (mai 1985), Dire Straits joue pour 1 milliard de téléspectateurs au Live Aid en juillet. Ce Megaconcert au stade de Wembley regroupant les groupes les plus en vue du moment comme Queen et U2 mais aussi Elton John, Phil Collins ou Eric Clapton.   

(Photos de ce concerts ci-après)

 

Sting est invité sur Money for Nothing pour reproduire les choeurs qu'il chantait déjà sur l'album.

("money for nothing, and your chicks for free"...) 

(Puis Dire Straits poursuit seul une fabuleuse version de sultans of swing). 

Brothers in Arms est au sommet des charts du monde entier et le phénomène Dire Straits pousuit une tournée mondiale triomphale traversant 24 pays et rassemblant près de 3 millions de gens lors des concerts.

Munich 1985:

(Le solo final de Sultans of Swing).

(Mark Knopfler et Chris White en tête à tête sur l'intro de Tunnel of Love). 

(Pendant le break instrumental de Tunnel of Love). 

 (Ailleurs, à un autre coin du monde).

 encore un autre soir...et un autre... et un autre...

1986:

Enfin, la tournée s'achève à Sydney en avril 1986. C'est un Mark Knopfler épuisé, ravagé par les pressions liées à cette grosse machine qu'est devenu Dire Straits qu'on retrouve à cette période. Il ne peut plus voir sa musique en peinture et se plaint de ne plus connaître les gars de l'équipe (roadies, techniciens et chauffeurs), équipe maintenant trop importante à supporter pour ses épaules d'homme non pas surhumain... Il regrette la bonne vieille époque où tout le monde rigolait ensemble entre et pendant les concerts - choses qui étaient dans une certaine mesure encore possible sur la tournée précédente.  

Alors il jette l'éponge et décide de mettre Dire Straits entre parenthèses... mais pour combien de temps? On pense même qu'il en est fini du groupe tant le désespoir  et le dégoût de Mark Knopfler semble profond.

1987-1989:

Les années évasion.

Mark Knopfler n'en a cependant pas encore soupé de la musique. Elle reste sa grande passion. Il entame alors une cure de désintoxication de Dire Straits, nécessaire à son rétablissement.

En 1987-88, Mark Knopfler fait une bonne partie de la tournée d'Eric Clapton en tant que second guitariste. Un duel au sommet du manche. Les voici tous deux lors de leur concert en 1988 au zénith de Paris. Un des concerts américains de cette tournée est sorti en DVD en octobre 2006 sous le nom Eric Clapton, After Midnight

Après un concert phénoménal donné par Dire Straits au Wembley Stadium en juin 1988 pour le 70ème anniversaire de Nelson Mandela, avec comme seconde guitare Eric Clapton, Mark Knopfler annonce officiellement la dissolution du groupe. Une compilation sort à la fin de la même année (en angleterre 450 000 exemplaires sont vendus en 1 semaine - un record! Dans le monde il s'en écoulera pas moins de 14 millions!)

Pour tout le monde désormais il est clair que Dire Straits est de l'histoire ancienne. 

Entre musiques de films (princess bride, last exit to Brooklyn) et collaborations (Willy Deville, Randy Newman...) Mark Knopfler se vide la tête loin du stress des tournées gigantesques. Prochaine étape de son ressourcement, les Notting Hillbillies, un groupe entre copains histoire de ressortir les vieux standards du country Blues. Mark Knopfler composera l'inédit  your own sweet way qui deviendra un classique en simple. L'album quant à lui se classera très bien, se vendant même à plus de 2 millions d'exemplaires!    

(Les Notting Hillbillies) 

Après l'épisode Notting Hillbillies et la tournée qui s'en suit, l'aventure country se poursuit pour Mark Knopfler avec une de ses vieilles idoles, Chet Atkins. Delà, sortira l'album Neck and Neck qui se classera très bien, en particulier dans les classements country, et qui permettra aux ventes de monsieur Chet Atkins d'être multipliées par six! 

(Ci-dessous Mark Knopfler et Chet Atkins)

1990:

La reformation de Dire Straits lors du concert à Knebworth.

 Lors de ce concert évènement Mark Knopfler lance la phrase tant attendue: "nous allons faire un nouvel album", et d'enchaîner avec un titre inédit I think I love you too much. Ils joueront aussi Solid Rock et Money for Nothing avec l'aide d'Eric Clapton.

1991:

La der des ders.

Comme promis Dire Straits revient avec un 6ème album On Every Street, donnant lieu à une autre tournée gigantesque qui aura cette fois raison de Mark knopfler!

La lassitude du guitariste fut telle à la fin de la  tournée Brothers in Arms, qu'on eût peine à croire possible un retour du plus gros vendeur de disques des années 80. 

C'est donc à Dublin, au Point, que Dire Straits entame le On every street tour 1991-1992. Le début de tournée est un véritable feu d'artifice. On y retrouve un Mark Knopfler plein de fougue, qui remue et se déchaîne sur scéne, tapant des pieds, secouant la tête (cf. les concerts de rotterdam et dortmund 1991 en bootleg).

Mais peu à peu, les longueurs de la tournée, les interviews, la pression pèsent lourd, trop lourd sur le désormais assagi leader de Dire Straits. Les 300 dates prévues sont revues à la baisse (230), et la tournée qui devait prendre fin courant 1993, s'achève en mi-octobre 1992. Mark Knopfler, sur les rotules, est au bord du vomissement. Il ne veut plus entendre parler de Dire Straits pendant au moins dix ans.      

Mais qu'elle fut belle cette dernière tournée. Une scène magnifique, des éclairages splendides, des musiciens hors pair. Tout était parfait, peut être trop parfait en fin de compte.

Cette salle qui s'éteint tout à coup, ce rideau frappé de lumières, ces gens qui crient, et soudain le rideau qui se lève et boom, calling elvis bourdonne et les premières notes se fracassent contre les murs des salles, ou bien se perdent dans les hauteurs des stades du monde entier.

2h15 d'une musique variée et un peu plus electrique, voire métallique, qu'à l'habitude. En témoignent des titres comme heavy fuel, planet of new orleans, money for nothing, solid rock, ou encore calling elvis.

Oui mais... Le gigantisme voulu pour cette ultime tournée paraîssait si éloigné de la volonté de Mak Knopfler à chercher l'intimisme dans ces collaborations avec les Notting Hillbillies, Chet Atkins ou encore Randy Newman.

La machine Dire Straits était-elle devenue totalement incontrôlable, au point que notre leader au bandana ne pouvait imposer sa ligne de conduite, ses exigences, ses attentes - aussi simples fussent-elles? Mark Knopfler, homme sans fards ni artifices nourrissait depuis toujours un idéal de route: faire de la musique et rien que de la musique! Discuter avec les potes roadies, les transporteurs, les techniciens... Mais tout cela était désormais impossible, et c'est vraissemblablement là où réside la clef du problème Dire straits.

Néanmoins, se fut une fois de plus une merveilleuse tournée qui rassembla 4 millions de spectateurs, ravis, comme moi, du haut de mes 14 ans, d'avoir eu la chance de les voir sur scène! 

 Et l'histoire continue... mais en solo.

 

Liens vers les sites officiels:

www.afmk.net (en français)

www.mark-knopfler-news.co.uk (en anglais)

www.guyfletcher.co.uk (en anglais)

www.johnillsley.com/ (en anglais)

Si vous cherchez  des livres sympas sur l'histoire de Dire Straits, je vous conseille ces deux là: (Profitez en, ils sont parfois difficiles à obtenir, mais disponibles en ce moment!)

 

1/ Voici tout d'abord DIRE STRAITS de Michael Oldfield, chez Albin Michel, 1985.

Ce livre retrace les débuts du groupe jusqu'à la tournée Alchemy et annonce la sortie de Brothers in Arms et l'imminence de la tournée. Vraiment très intéressant!!!  

 

2/ Ensuite, vous pouvez essayer de vous procurer 'DIRE STRAITS' dans la collection "Images du Rock", qui fut publié  en 1993 après la tournée 'On Every Street' et qui fait la part belle aux commentaires du groupe sur l'évolution de la formation, les tournées et les chansons. 

 

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24 septembre 2006 7 24 /09 /septembre /2006 07:42

Mark knopfler, guitariste virtuose, auteur, compositeur, interprète et producteur du très célébre et fameux groupe de rock anglais dIRE sTRAITS.

 


Il poursuit aujourd'hui une carrière solo plus qu'honorable, lui permettant de faire voyager sa musique, ainsi que celle de son ancien groupe, à travers le monde entier, lors des tournées qui accompagnent généralement la sortie de ses albums. 

dISCOGRAPHIE DIRE STRAITS

 

Dire Straits - Sultans Of Swing
Vertigo 558 658-2 / Released September 1998 / 1 CD

environ 5 millions d'albums vendus

  Dire Straits - Sultans Of Swing
Limited Edition

Vertigo 538 003-2 / Released September 1998 / 2 CD
 

Dire Straits - Live At The BBC
Vertigo 528 323-2 / Released 1995 / 1 CD

ventes inconnues

 

Dire Straits - On The Night
Vertigo 514 766-2 / Released May 1993 / 1 CD

A ce jour, environ 3,5 millions d'albums vendus

 

Dire Straits - On Every Street
Vertigo 510 160-2 / Released September 1991 / 1 CD

A ce jour, environ 10 millions d'albums vendus

 

Dire Straits - Money For Nothing
Vertigo 836 419-2 / Released September 1988 / 1 CD

14 millions d'albums vendus

 

Dire Straits - Brothers In Arms
Vertigo 824 499-2 / Released May 1985 / 1 CD

A ce jour, près de 30 millions d'albums vendus 

 

Dire Straits - Alchemy
Vertigo 818 243-2 / Released March 1984 / 2 CD

A ce jour, environ 6 millions d'albums vendus

  

Dire Straits - ExtendeDancEPlay
Vertigo 6205 062 / Released January 1983 / 1 LP

ventes inconnues

 

 

Dire Straits - Love Over Gold
Vertigo 800 088-2 / Released September 1982 / 1 CD

A ce jour, environ 10 millions d'albums vendus 

 

Dire Straits - Making Movies
Vertigo 800 050-2 / Released October 1980 / 1 CD

A ce jour, environ 11 millions d'albums vendus  

 

 

Dire Straits - Communiqué
Vertigo 800 052-2 / Released August 1979 / 1 CD

A ce jour, environ 8 millions d'albums vendus  

 

Dire Straits - Dire Straits
Vertigo 800 051-2 / Released May 1978 / 1 CD

A ce jour, environ 15 millions d'albums vendus 

 
Le groupe Dire straits totalise à lui seul, près de 120 millions de ventes d'albums.
Mark Knopfler a vendu quant à lui, au total, environ 130 millions d'albums à ce jour!!!
 
Sites de vente en ligne:
 
www.amazon.fr (FRA)
 
 
 
www.amazon.de (ALL)
 
 
www.fnac.com (FRA)
 
 
dISCOGRAPHIE MARK KNOPFLER

GOLDEN HEART (1996)



Un bijou!!! La pochette était elle prémonitoire?
Le comble du talent, c'est d'arriver à rester sincère. Cet album est déconcertant de sincèrité, d'honnêteté, de talent et de plaisir. Ne saurait decevoir quelqu'un à la recherche d'une musique traditionnelle paisible et parfois extrèmement enjouée. Comme le titre l'indique, Golden Heart est généralement orienté sur la thématique de l'amour ("darling pretty", "golden heart", "are we in trouble now", "i'm the fool", "a night in summer long ago"), mais touche aussi d'autres sujets comme l'exploitation dans le travail ("no can do"), la misère face à la frénésie d'achat d'Imelda Marcos, ex-First Lady et figure politique des Philippines, et collectionneuse de paires de chaussures ("Imelda")... Très bel album entre rock/country/blues et musique celtique.


SAILING TO PHILADELPHIA (2000)

Document Radio sur NPR music (Morning Edition, Sailing To Philadelphia Special):
http://www.npr.org/templates/story/story.php?storyId=1122960


 

S'il est difficile de dire que STP est le meilleur des quatre (voire cinq, si l'on compte All The Roadrunning, avec Emmylou Harris) albums solos de Mark Knopfler, on peut tout au moins affirmer que ce dernier est le plus proche du son DIRE STRAITS, ce qui est d'ailleurs largement dû au retour entre les mains du maître de la fameuse stratocaster qui a fait les beaux jours de son groupe mythique. On peut dire de cet album qu'il est pur et chrystalin (SAILING TO PHILADELPHIA, PRAIRIE WEDDING, THE LAST LAUGH, SANDS OF NAVADA) et que ses mélodies sont souvent magnifiques et entraînantes (WHAT IT IS, SILVERTOWN BLUES, ONE MORE MATINEE, SPEEDWAY AT NAZARETH, BALONEY AGAIN, JUNKIE DOLL, WHO' YOUR BABY NOW). 6 millions de personnes ne s'y sont pas trompées et ont déjà couru l'acheter!!!

THE RAGPICKER'S DREAM (2002)

Détails sur le produit
 


Que de belles surprises sur The Ragpicker's Dream!
On ne lui connaissait pas encore ce talent, mais Mark Knopfler est très doué pour pour écrire des chansons dans le style Amérique des années 20! (QUALITY SHOE et DADDY'S GONE TO KNOXVILLE). Comme par enchantement, il remet ce genre au goût du jour, tout en respectant la touche retro nécessaire à la crédibilité de ces deux morceaux, ceci dans un contre-pied radical avec les tendances chorégraphiées et la pauvreté mélodique de nos pauvres années 2000. Toujours aussi inspiré et s'en jamais se répéter vraiment, Mark Knopfler nous aide à voyager et à sortir de notre monde de "brutes artistiques". Il est heureux si sa musique accompagne les gens dans leur vie quotidienne!? Qu'il se rassure il fait bien plus que cela. Dans le contexte musical actuel, sa musique pourrait presque être estampillée "musique humanitaire", ou encore être remboursée par la sécurité sociale. C'est en tout cas moins dangereux que les cachetons!
Ne manquez surtout pas WHY AYE MAN et son puissant refrain ravageur, mêlé de magnifiques pauses mélodiques. Ecoutez attentivement le railleur DEVIL BABY, traitant de la perversion de notre monde. L'excellent A PLACE WHERE WE USED TO LIVE, racontant l'angoisse face au temps qui boulerverse nos vies inéxorablement. Et la guitare acoustique de M. Knopfler fait des merveilles pour accompagner son splendide conte de Noël dans THE RAGPICKER'S DREAM.

SHANGRI-LA (2004) 
Interviewe et LIVE (Everybody Pays, Boom, Like That, Our Shangri-la) sur NPR WORLD CAFE, à cette adresse:
http://www.npr.org/templates/story/story.php?storyId=4765621

 


Voilà un bien bel album pour les amoureux de musique!!! On y trouve un mark knopfler en pleine forme, à la voix et l'esprit apaisés, loin des envolées lyriques de dire straits toutefois, ce que certains regrettent d'ailleurs... mais bon, mark knopfler a évolué et cherche la sérénité, je pense que son choix est respectable après la carrière magnifique de son groupe génial!
De plus on lui disait toujours: "pourquoi avoir arrêté Dire Straits pour faire du Dire Straits sans Dire Straits!" et ben, voilà, d'album en album, mark knopfler prend doucement son envole vers des univers et des sonorités qui lui sont chers... c'est une autre partie de sa personnalité et c'est tout aussi bien de pouvoir puiser dans ces deux sources différentes selon nos humeurs. De temps en temps un peu de Mark Knopfler, de temps en temps un peu de Dire Straits...
Concernant SHANGRI-LA, il y a de quoi se réjouir :

5.15 AM, présente des paroles très soignées, inspirées d'un fait divers qui a marqué l'enfance de MK. c'est une ballade rock de toute beauté où la NOUVELLE voix de MK peut s'épanouir à merveille. Les progrès sont même impressionnants!
BOOM LIKE THAT, est peut-être le titre qui rappelle le plus le MK de DS. Choisi comme 1er single à la sortie de l'album, la mélodie est entêtante, accrocheuse, avec un très joli pont. Le thème: la globalisation vue par Ray Kroc, "multiplicateur" des Mcdos dans les 50s.
SUCKER ROW, est selon moi une petite une perle. Ce titre est un véritable melting-pot de nombreuses choses du passé de Mark Knopfler. Une ambiance à la SANDS OF NEVADA (Sailing To Philadelphia), mélangée de synthés atmosphériques qui m'évoquent personnellement les montagnes du Pérou (allez savoir pourquoi!?). Le refrain et les parties de guitare associent aussi fortement l'ambiance jazzy de la musique du film METROLAND.
TRAWLERMAN'S SONG, j'adore!
Ligne mélodique entraînante qui donne envie de balancer la tête et de se dandiner. Les paroles sont empreintes d'un thème social : le sort des pécheurs du nord de l'angleterre menacés par les grandes coopératives. Ton général : entre ballade rock et country. On sent ici encore bien que la voix de MK est libérée de la cigarette. Le chanteur se permet quelques tours risqués mais parfaitement maîtrisés!
BACK TO TUPELO, est un hommage à Elvis, ou plutôt, une critique de son manager avide de gloire, et de la tendance qu'on les jeunes artistes à vouloir conquérir Hollywood à tout prix, quitte à jouer dans les pires navets! L'ambiance musicale est très folk, avec des accords rappellant un peu ceux de BALONEY AGAIN (Sailing To Philadelphia) et un refrain et des solos non sans évoquer l'univers magique de A PLACE WHERE WE USED TO LIVE (Ragpicker's Dream). A noter que le chant est ici très inspiré des collaborations avec la chanteuse country Emmylou Harris.
OUR SHANGRI-LA, est porteuse de la thèmatique de l'album qui se veut optimiste et qui invite les gens à profiter des choses simples de la vie, de s'émerveiller d'un coucher de soleil sur l'océan, d'apprécier une courant d'air frais par une journée d'été... C'est une mélodie elle aussi simple, angélique, et qui sent la sérénité et la joie de vivre. La strat jurassic donne aux solos de MK un cachet Hank Marvin (des SHADOWS).
EVERYBODY PAYS, thème très sixties avec un orgue caractéristique de la période.
La première phrase fait peut-être allusion à quelque chose : "j'ai été projeté de ma monture, mais je suis à nouveau d'attaque!"
Y aurait-il un rapport avec son accident de moto en mars 2003, qui l'avait contraint d'annuler le RAGPCKER'S DREAM TOUR???
Le message étant qu'il y a un prix à payer pour tout dans la vie, autrement dit, il faut payer pour avoir le droit de jouer (comme avec les machines à sous - fruit machines) : partir en tournée, avoir la gloire et la fortune peut coûter cher d'un point de vue personnel et fammiliale par exemple. Et parfois il faut frôler la mort pour apprécier la vie?!
SONG FOR SONNY LISTON, est un rock bluesy, en trio avec une guitare, une basse, une batterie. C'est une chanson qui parle de ce grand boxer que l'on surnommait l'ours (The Bear). L'ambiance musicale est très mimétique des attitudes du personnage. La basse et la batterie donnent un rythme sourd imitant à la fois les pas lourds d'un l'ours, et les coups et frappes sèches portés par un boxer.
WHOOP DE DOO, est une ballade dylanesque très lente, un véritable slow en vérite, comme MK n'en a quasiment jamais proposé à ma connaissance. J'aurais bien vu ce titre sur un album des HILLBILLIES.
POSTCARDS FROM PARAGUAY, alors là, il ya du gros morceaux!!!
Fermez les yeux, vous y êtes. Quelle facilité a MK pour nous transporter la où il veut. Il nous a déjà proposé le mexique (CAMERADO...), les 50s de Roger Miller (QUALITY SHOE), le temps des chevaliers (A NIGHT IN SUMMER LONG AGO), les pionniers d'amérique (TELEGRAPH ROAD), la sécession (SAILING TO PHILADELPHIA)... et là, il se la joue latin d'amérique en nous proposant une chanson traditionnelle des régions de amérique équatoriale. On croierait presque que c'est une reprise d'un thème original, tant c'est bien fait!!!
Et puis le chant, ça lui fait plus peur : "Paraguayyyyyyyyyyy... "(wow!!!). Ca fait plaisir de voir MK s'éclater comme ça dans ses chansons!!!
Dans ALL THAT MATTERS, voilà resurgir le thème des choses simples de la vie. Cette magnifique berceuse transpire d'amour et de chaleur, tout ceci sur fond de paysage du Tennessee. Imaginez une maison en lattes avec un petit banc suspendu sur la terrasse, face à la rivière, et MK qui gratte sa guitare... cool, non?!
STAND UP GUY, est un de mes titres préférés. C'est un un peu la même atmosphère que l'on a dans ALL THAT MATTERS en ce qui concerne la musique, mais s'ajoute un splendide, oui littéralement splendide piano de saloon... et je quitte la rive à bord du Molly Brown (vous savez le bateau à Disneyland!)
DONEGAN'S GONE, est une chanson rythmée country-rock, jouée au bottleneck pour rendre hommage à Lonnie Donegan qui a fait se développer le Skiffle en Grande Bretagne.
DONT'T CRASH THE AMBULANCE : ce titre là laisse beaucoup d'amertume aux patisans de George Bush Junior. D'ailleurs certains fans américains préfèrent dire qu'ils ne comprennent pas cette chanson. En fait, MK semble sous-entendre une conversation entre GB senior et GB junior. Le père tente un tour d'horizon du métier de président à son fils, histoire de lui apprendre les ficelles...
la mélodie hispanique et originale porte à merveille cette satire et le sarcasme.

Voilà, il y aurait encore beaucoup de choses à dire sur cet album, mais mieux vaut vous faire une idée par vous--même, car les commentaires ne sont que des points de vue subjectifs sur tel ou tel travail. Néanmoins, si certains s'ennuient en écoutant cet album , c'est peut-être parcequ'ils n'ont pas encore fait le deuil de Dire Straits, ou bien qu'ils n'ont pas ecouté l'album d'une oreille assez attentive. Maintenant, c'est à vous de juger...

ALL THE ROADRUNNING (2006)

Interviewe et LIVE (Red Staggerwing, All the Roadrunning, Belle Star, If This is Goodbye) à cette adresse sur WORD CAFE (NPR): http://www.npr.org/templates/story/story.php?storyId=18983237


All the roadrunning 


Je trouve que l'album ALL THE ROADRUNNING est plutôt pas mal réussi!
La première écoute n'a pas tout de suite tenu toutes ses promesses (je m'attendais à plus de guitare et de prises de risques au niveau des compos), mais en le réécoutant il faut avouer que c'est tout de même un très bon album dans l'ensemble.

"Beachcombing" est selon moi une pure merveille, et pour les nostalgiques, on retrouve un son et un toucher très proche du DIRE STRAITS de COMMUNIQUE.
"I dug up a diamond" est comme son nom l'indique un joyau, avec un finish à deux guitares croisées, très atypique chez knopfler (effet une fois utilisé sur le solo intermédiaire d'expresso love en 1980), quelque chose qui se situe entre le Hotel california des EAGLES et Gilmour, je trouve.
Pour "This is us", je dirais que le rythme et le thème sont sympas, c'est un titre entaînant. Même si je ne suis pas trop fan du mixage de la guitare acoustique de Bennett, un peu trop en avant à mon goût.
Chouette partie instrumentale au piano à la fin, qui aurait peut être pu être mieux exploitée encore.
"Rolling on". Celle-ci je la trouve superbe. Rien de plus à dire. Une mélodie imparable, des textes soignés, des voix qui s'accordent à merveille. Une vraie réussite.
"Donkeytown" est une ballade que certains ont déjà comparés à "Portobello Belle" - pourquoi pas. Je la trouve plutôt cool, mais comme pour "Portobello Belle", ça manque de lead guitare. Je pense que cette chanson y aurait gagné avec quelques riffs sympas, et en décollant un petit peu au niveau du rythme. Coup de coeur: petit clin d'oeil à mon petit papa qui l'adore!
"Right now": titre intéressant avec de belles parties de guitare slide. C'est du Knopfler pur, sans grande surprise. Knopfler est un peu en retrait coté voix, dommage.
"If this is goodbye" est un bon titre, mais un titre qui au premier abord m'a un peu déçu, car j'en attendais beaucoup. En fait la simplicité de la mélodie m'a un peu déstabilisé au départ, trouvant la série d'accords utilisée peu originale. Cependant, avec du recul, le titre reste de bonne facture.
"Red staggerwing" c'est de la country pure comme knopfler n'avait jamais osé en écrire. Ca plait ou ça ne plaît pas. Moi, ça m'amuse.
Pour le reste, je dirais que c'est "average", dans la moyenne, quoi. Quelques ballades sympas, sans plus. A noter quand-même le très bon "All the roadrunning" et son ambiance très celte.

KILL TO GET CRIMSON (2007)

Interwiewe et LIVE (The Fizzy And The Still, Postcards From Paraguay, Brothers In Arms) sur NPR, WORLD CAFE, ici:
http://www.npr.org/templates/story/story.php?storyId=15043416

 
 

Je commencerai par faire quelques remarques d'ordre général, pour ensuite essayer d'être plus spécifique à propos de chaque titre qui compose cet album.

Je vous renvoie à l'article précédent concernant les différentes versions disponibles et les infos sur les musiciens de l'album, ou encore les crédits concernant la pochette de ce dernier.

KILL TO GET CRIMSON, est avant tout un album de mark knopfler, le songwriter! Nous avons beaucoup entendu le refrain selon lequel Dire Straits était mark knopfler, et que mark knopfler en solo, c'était Dire Straits sans dIRE sTRAITS et sans le tapage tout autour.
Question tapage publicitaire, ça y est c'est négocié, mark knopfler est parvenu à ses fins. Fini les longues promos, séances d'interviews interminables, couvertures de magazines, et fini le sticker "la voix et la guitare de Dire Straits" sur l'album!
Vous l'aurez compris mark knopfler "vend" aujourd'hui sur ses acquis et ne part plus en prospection, d'ailleurs cela faisait déjà un bon bout de temps qu'il y avait renoncé, au grand désespoir des maisons de disques, mais aussi de son ex-manager Ed Bicknell (manager de Dire Straits) avec qui la rupture fut sévèrement consommée en 2000 à la sortie du 2ème album solo "Sailing to Philadelphia".

Et si cet amalgame entre Dire Straits et mark knopfler est inévitable, pour la simple et bonne raison que tous les titres sont issus de la même tête et joués par les mêmes doigts, il n'en reste pas moins que notre homme cherche de plus en plus à couper le cordon qui le relie encore un peu à son ancien groupe génial.

Après de nombreuses écoutes (ce travail d'écoute est très important avec les albums de mark knopfler pour en dégager l'essence profonde) une chose est "assez rapidement" évidente: cet album s'écoute d'un bout à l'autre dans un esprit d'homogénéÏté assez fort! Bien sûr cette homogénéïté s'acquiert avec les écoutes, tandis que la toute première laisse la part belle à certains titres.
Les solos à rallonge ont quasi disparu, la voix se fait plus chaude et plus douce aussi, et l'accent est une nouvelle fois mis sur les histoires.

TRUE LOVE WILL NEVER FADE:
Ce titre qui ouvre l'album a été choisi comme premier single en Europe. Au premier abord pourtant il n'a pas grand chose d'un single. Une mélodie et des arrangements assez évidents, un tempo très intermédiaire, et pas réellement de climax (moment fort).
Néanmoins ce morceau finit par vous séduire car la ligne mélodique reste agréable et efficace, dommage que le tout ne soit pas épicé et relevé d'un solo ou deux.
THE SCAFFOLDER'S WIFE:
Voici pour moi la perle du CD!   
J'ai en effet un vrai coup de coeur pour THE SCAFFOLDER'S WIFE et sa flûte vraiment incroyable, qui me rappelle "The Fool On The Hill" des Beatles. Ma préférée de l'album sans problème pour la nouveauté qu'elle apporte!
Le texte raconte la vie et les habitudes d'une femme d'échaffaudeur ayant consacré sa vie aux comptes de l'entreprise familiale, tout en essayant de gravir l'échelle sociale et d'enfin pouvoir prendre un peu soin d'elle.
Un titre vraiment extraordinaire, mélodiquement irréprochable, et qui laisse par ci par là un peu de place également au toucher si distinctif de mark knopfler à la guitare.   
THE FIZZY AND THE STILL:
Autre titre qui remporte mes faveurs! 
C'est un morceau assez 60's, très influencé par la guitare de Hank Marvin, guitariste des Shadows (souvenez vous du célèbrissime "Apache"). Cette filiation est d'autant plus évidente que mark knopfler joue les parties de guitare au médiateur et non avec les doigts.
L'effet est bien entendu celui escomtpé, mais pourra frustrer les amateurs purs et durs du fingerpicking à la knopfler!
Le chant est ici encore en avant, avec des petits passages aigus assez sympathiques et originaux, qui portent à merveille la déception et le semi-échec d'un jeune homme ayant tenté l'aventure Hollywoodienne et ayant dû se résoudre à ce que cette vie n'était pas faite pour lui.
HEART FULL OF HOLES:
Rarement, je dois dire je n'ai vu un titre si long (6'30) passer si vite!
Ce morceau est une autre des réussites de cet opus. Les paroles, pas forcément évidentes à appréhender du fait de leur caractère littéraire et poétique, sont néanmoins tout à fait admirables.
Et atout majeur, la mélodie présente, selon moi, un véritable intérêt. 
Dans l'ensemble pourtant la ligne mélodique principale est assez simple et répétitive, mais il se cache dans ce titre un passage instrumental sur fond d'accordéon vraiment sublime, n'ayons pas peur des mots, évoquant très fortement l'univers des fêtes foraines. Cela renvoie aussi à l'enfance de mark knopfler et à certains passages de sa bande originale pour le film Local Hero. 
A déguster, un soir d'hiver, devant la cheminée, comme un bon vieux "Ragpicker's Dream"!
WE CAN GET WILD:
Autre morceau évoquant les années 60 et les Shadows de par son atmosphère, ses guitares très "twangy" et son orgue rétro. C'est un morceau qui devrait plaire aux fans de Dire Straits, bien que les solos soient encore absents et le médiateur omniprésent!
Un bon titre dans l'ensemble.  
SECONDARY WALTZ:
L'histoire de ce titre est certainement importante à connaître avant de faire une analyse plus poussée!
Secondary Waltz, est un texte que mk avait écrit bien avant l'aventure Dire Straits, et pour lequel il n'avait jamais réellement trouvé de support musical lui convenant. En 1996, pour l'album Golden Heart, une demo avait bien été enregistrée (Version à écouter ici http://www.youtube.com/watch?v=mKEE3myo2B8 ), mais le résultat n'avait pas été concluant. Ce n'est donc que récemment que mark knopfler s'est penché plus sérieusement sur le cas de ce texte humoristique racontant la préparation d'une fête de Noël, où un ex-commando de l'armée reconverti en prof de danse enseignait de manière plutôt rustre comment danser la valse à des élèves de 12 ans complétement terrorisés!
Autant vous dire que les paroles sont d'un caucasse impitoyable, écrites par un knopfler d'une vingtaine d'années.
Je connaissais cet air depuis peu, mark knopfler l'ayant joué lors d'un festival littéraire quelques temps avant la sortie de l'album (voir article précédent sur KILL TO GET CRIMSON), et dans un premier temps cette version album m'a un peu déçu.
Je m'attendais à des arrangements plus folk et moins musette, mais je m'y suis fait petit à petit. C'est d'ailleurs une volonté mimétique évidente de la part de knopfler de créer une valse "folko-musette" pour véhiculer cette satire.
Voici un lien vers la version voix/guitare de cette chanson jouée au festival mentionné plus haut:
http://www.youtube.com/watch?v=PDXbjITJzas
PUNISH THE MONKEY:
C'est le titre un peu plus up-tempo de l'album. Choisi comme par hasard par la Warner comme single sur le continent américain!
Autre satire, d'où se dégage le cynisme pourtant désormais contenu de mark knopfler. Mais cela doit-être plus fort que lui parfois, l'écorché vif refait surface d'une manière ou d'une autre et assène ses pics cinglants (cf. Don't Crash The Ambulance, album Shangri-la, 2004).
La mélodie est très agréable et possède cette fois-ci un vrai potentiel radio. Très proche de sa cousine germaine "Summer Of Love" paru en B-side du single Boom, Like That en 2004, et utilisant un plan d'accords pour le refrain et la coda (fin) très similaire à celui d'Expresso Love en 1980.
LET IT ALL GO:
L'esprit est très "scotish" et me rappelle la BO de "Sons Of Scotland" et plus précisément le titre "All That I Have In The World". Ce n'est ni plus ni moins qu'une balade écossaise de bonne facture, mettant en scène un peintre tentant de dissuader un jeune homme de devenir artiste et l'encourageant plutôt à s'engager dans la marine, l'air force, ou l'armée, comme tous les gens de son âge à cette époque. 
BEHIND WITH THE RENT:
C'est l'intro de ce morceau qui m'a tout d'abord scotché. J'aurais aimé que cet esprit soit prolongé car l'ambiance tourne rapidement à quelque chose de plus Bluesy, quoique très évocateur de l'écriture de david knopfler. Cependant cette ambiance colle tout de même très bien à l'ensemble avec ses sons de cuivres dispersés ça et là,. Et puis de tout façon le thème de l'introduction est réutilisé plus tard dans le refrain. 
Un très bon titre!
THE FISH AND THE BIRD:
Ce morceau faisant la part belle à la métaphore a ses atouts et ses faiblesses. De prime abord, c'est le point faible de l'album. Trop lent peut-être. Presque un conte parlé plutôt qu'une chanson. Maintenant, avec plus de recul, il reste que les accords sont agréables et que le chant, quelque peu inspiré des chants médiévaux, apporte un plus à la palette vocale de mark knopfler.
MADAME GENEVA'S:
Une autre de mes favorites.
On y retrouve le doigté incroyable de mark knopfler capable d'arpèges indéchiffrables!
Le texte est magnifique, la mélodie imparable, la partie d'orgue doublant les arpèges est tout bonnement somptueuse.
Une très bonne chanson dont les arpèges finaux évoquent encore david knopfler et le titre "Jericho" sur l'album "Wishbones", 2001. 
IN THE SKY:
Voici un très bon choix pour clôturer l'album, et ce, pour deux raisons.
D'abord, parce que ce titre dure plus de 7 minutes et s'étend comme un générique de fin. Ensuite, parce qu'il sonne comme un cadeau aux fans un peu nostalgiques, ou comme un lot de consolation pour ceux qui n'auraient pas suivi le virage dépouillé et folk appuyé par ce dernier album. En effet, In The Sky nous régale des parties de saxophone de Chris White, ex-Dire Straits, rappelant les grandes heures de Romeo and Juliet (live), Your Latest Trick, et autres classiques du plus gros vendeur de disques des années 80.  
Concernant l'ambiance générale, je dirais que In The Sky me fait penser à un titre du dernier album de Cabrel, avec les cuivres et le picking de mark knopfler pour toile de fond! 

KILL TO GET CRIMSON est donc selon moi un bon album.
Maintenant, il y aura des enthousiastes et des déçus, car les albums solos de mark knopfler sont  plus difficilement appréhendables que le commun des albums et nous réservent des surprises, bonnes ou mauvaises, du fait de ses nouvelles explorations et de ses nouvelles approches. Ce qui est intéressant avec ce genre d'albums néanmoins, c'est qu'avec le temps vous pouvez finir par en tomber vraiment amoureux! Et mk est très bon pour cela. Il ne vous livre jamais vraiment des albums klinex que vous allez aimer instantanément puis jeter aussi vite, comme il est coutume de nos jours, où l'on mise sur des titres aux accords efficaces mais banals voire simplistes, calibrés sur 2'30, 3', format Hit radio! Au contraire, ses albums sont capables de passer l'épreuve du temps et de trouver un public à chaque génération! 
Et puis il faut s'y faire, Mark Knopfler a évolué. Aujourd'hui il ne passe plus son temps libre à travailler des gammes et des accords, mais à improviser des berceuses pour endormir ses deux "adorables petites filles", selon ses propres dires. Il se dit, à son grand étonnement, capable de créer instantanément des dizaines de mélodies de cette façon, juste en gratouillant pour ses enfants.
Il ne faut donc peut-être pas aller chercher plus loin pour savoir d'où nous viennent les mélodies de certains titres issus de ses derniers albums comme All That Matters, Heart Full Of Holes, Old Pigweed, One More Matinée, The Ragpicker's Dream, ou encore Stand Up Guy...  

GET LUCKY (2009) :

Get Lucky

A la première écoute, ne prêtant à l'album qu'une oreille furtive, je dois l'avouer, je me suis dit : "mouais, un peu moins inspiré, cet album".

Mais, comme à chaque fois avec MK la classe, la finesse et l'intelligence de sa musique et de ses paroles ne mettent pas longtemps à s'emparer de votre âme.

Si nous devions caractériser l'ambiance de ce nouvel opus, je dirais que l'album est à dominante celtique (le 1er single génial et très rythmé "Border Reiver", "Before Gas and TV", "So Far From The Clyde", et "Piper to the End").

Ensuite il y a les fantastiques chansons folk comme "Get Lucky" et sa flûte exquise, ou encore la sublime "Remembrance Day", futur 2ème single de l'album, chantée avec des choeurs d'enfants aidés de leurs mères, dans lesquels on trouve notamment Isabella et Katya Knopfler, les filles de MK, et leur mère (actrice et romancière) Kitty (Albridge) Knopfler.

Le reste est inspiré d'un son rock assez 60's, aux accents de blues et de Honky Tonk dans "You Can't Beat The House", "Cleaning My Gun", "The Car was the One".

Enfin deux titres improbables mais finalement géniaux: "Hard Shoulder" sonne comme une musique de croisière, et "Monteleone", une valse à la Waltz Disney, parfaite pour les soirées d'hiver au coin du feu et devant le sapin de Noël clignotant.

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Pour ceux qui en voudraient davantage:

L'édition deluxe (très rare) contient un cd de 3 titres bonus, et "Home Boy" vaut particulièrement le coup!!!!!!!

A noter aussi, en téléchargement uniquement (amazon.com):

1/ "Early Bird" absolument fantastique, très bon rythme, choeurs sensationnels, etc.
2/ "Time In The Sun".

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